Retour sur la troisième édition des DAF DAY

La troisième édition des DAF Day a rassemblé des acteurs clés de la fonction financière autour d’un enjeu central : comment la digitalisation transforme les pratiques et renforce la performance stratégique des directions financières. Cette journée a été l’occasion d’échanges riches entre experts, dirigeants et partenaires, tous mobilisés pour partager leurs expériences et anticiper les évolutions à venir.

Au programme : synergie entre RH et finance grâce aux outils digitaux, modernisation du pilotage des capitaux via la digitalisation, gestion financière connectée et prédictive, et mise en place réussie de la facturation électronique. Autant de thématiques structurantes pour accompagner les entreprises dans leur transformation.

Notre équipe, présente lors des conférences, revient sur les enseignements clés de cette édition.

La digitalisation des fonctions RH et Finance marque une rupture avec des pratiques historiquement cloisonnées. En effet, les outils numériques favorisent désormais une collaboration plus fluide, en simplifiant l’échange de données et en alignant les objectifs stratégiques. Cette évolution se traduit notamment par l’essor des plateformes de mise en relation entre experts-comptables et entreprises, qui valorisent les profils et les données afin de mieux répondre aux besoins. Toutefois, les intervenants ont souligné que cet alignement repose avant tout sur une gestion optimisée des données, un défi encore complexe pour les PME et ETI. En particulier, les différences de langage et d’indicateurs – comme le calcul du nombre de salariés – imposent une coopération quotidienne.

Dans ce contexte, l’objectif commun de performance devient un levier essentiel pour harmoniser les pratiques. Il s’agit d’identifier les données clés (masse salariale, flux de trésorerie) et de les hiérarchiser selon les priorités. Les professionnels du chiffre peuvent ainsi jouer un rôle proactif en analysant l’impact des investissements RH. Par ailleurs, l’automatisation, loin de remplacer l’humain, doit recentrer la valeur sur l’analyse stratégique. À titre d’exemple, des outils intelligents capables de transformer des e-mails en actions automatisées contribuent à améliorer la productivité.

Cependant, face aux tensions sur le marché du travail, les formes flexibles d’emploi (portage, intérim, freelancing) complexifient le recrutement. Pour y répondre, des plateformes innovantes facilitent la rencontre entre talents et entreprises. Enfin, la convergence des outils RH et Finance semble possible, à condition de respecter la confidentialité et les spécificités fonctionnelles. À terme, des indicateurs partagés pourraient anticiper les alertes et renforcer une collaboration proactive.

La digitalisation transforme profondément l’accès au financement et la gestion des capitaux, en apportant rapidité, sécurité et efficacité. En effet, les solutions innovantes automatisent désormais l’analyse des besoins et fluidifient les flux financiers. Certaines plateformes vont plus loin en exploitant l’intelligence artificielle pour analyser les données comptables et proposer des financements adaptés au besoin en fonds de roulement. Fortes de plusieurs milliards d’euros déjà prêtés, ces solutions s’intègrent directement aux systèmes de gestion, à condition toutefois que les données soient fiables et sécurisées.

Dans le même esprit, les solutions de paiement différé illustrent cette évolution : elles permettent d’identifier les flux fournisseurs réglables par carte, offrant ainsi un délai supplémentaire et transformant la carte commerciale en véritable outil de trésorerie. Cette approche trouve un terrain favorable dans le e-commerce BtoB, en forte croissance.

En parallèle, le financement à long terme évolue également dans un contexte marqué par la complexification de la dette et une régulation accrue. Le digital devient alors un levier stratégique pour piloter les dettes, anticiper les refinancements et réduire les coûts. Toutefois, les enjeux liés à la confidentialité et à l’habilitation demeurent des défis majeurs. Enfin, l’intelligence artificielle joue un rôle transversal : elle fluidifie les flux, optimise le marketing, améliore l’expérience utilisateur et détecte les fraudes, renforçant ainsi la sécurité et la réactivité des opérations.

La direction financière se transforme aujourd’hui autour de quatre piliers majeurs : connectivité, intelligence, prédictivité et durabilité. Cette mutation s’appuie sur des outils numériques qui permettent une gestion plus agile et stratégique. Dans ce cadre, les solutions proposées par les filiales bancaires s’inscrivent dans la réforme de la facturation électronique, en créant des passerelles entre tiers de confiance, experts-comptables, conseillers bancaires et éditeurs de logiciels. Le Directeur Administratif et Financier devient ainsi le pilote de cette transformation, garant à la fois de la conformité et du choix des outils adaptés.

Concrètement, la centralisation des données et la gestion en temps réel des factures contribuent à réduire les retards de paiement, tandis que le crédit management bénéficie désormais d’un scoring dynamique des clients. De leur côté, les banques spécialisées dans les TPE et PME proposent des paiements instantanés et recourent à l’intelligence artificielle pour détecter les fraudes. Dans ce contexte, le DAF s’affirme comme un partenaire stratégique du dirigeant, notamment pour optimiser la trésorerie face à la hausse des taux.

En définitive, la digitalisation ne se limite plus à un simple gain d’efficacité : elle redéfinit les rôles, les interactions et les ambitions des fonctions clés, en plaçant la donnée et l’intelligence collective au cœur de la stratégie.

La troisième édition des DAF Day a confirmé le rôle central de la digitalisation dans la transformation des directions financières. Si les avancées sont tangibles – qu’il s’agisse de la synergie entre RH et Finance, de la modernisation des flux de capitaux ou de l’intégration de solutions prédictives – les échanges ont également mis en lumière des défis persistants, notamment en matière de gouvernance des données, de sécurité et d’interopérabilité des systèmes.

Dans un environnement économique marqué par l’incertitude et la pression réglementaire, il devient essentiel de défendre une vision stratégique de long terme, fondée sur la fiabilité des données, l’agilité des processus et l’innovation technologique. L’avenir des directions financières reposera sur leur capacité à conjuguer performance et responsabilité, en plaçant la collaboration et l’intelligence collective au cœur des décisions.